Ensemble de 2 verrières à personnage (Saint Paul, Sainte Madeleine) et de 4 verrières héraldiques (baies 1 à 6)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Souprosse

Cette série porte la marque du verrier toulousain Louis-Victor Gesta (1828-1894, actif à partir de 1852), qui, selon sa coutume, n'a pas apposé de millésime sur ses verrières (pas plus que sur celles qu'il fournit à la même époque à la nouvelle église-mère de Souprosse). Le projet de restauration de l'église par l'agent voyer Jean Brané en décembre 1867 mentionne toutefois, parmi les différents travaux prévus, "l'agrandisse[ment] en les régularisant [de] 6 ouvertures", qui correspondent aux six baies garnies de vitraux. Ceux-ci furent sans doute mis en place l'année suivante. L'un d'entre eux (baie 4) porte les armoiries de la famille languedocienne des Théron de Montaugé et de Ladevèze : l'abbé Antonin Théron de Ladevèze (1832-1883) fut en effet le premier curé de Saint-Étienne de janvier 1865 à 1877, après que l'église eut été érigée en succursale en 1861, et le redevint en 1882, un an avant sa mort (il est inhumé dans le porche). Il fut le principal artisan des travaux de restauration, pour le paiement desquels il sollicita en 1867 et 1868 l'aide de l'impératrice Eugénie.

Les autres verrières portent également les armoiries de leurs donateurs. Les deux vitraux à personnage du chœur (Saint Paul et Sainte Madeleine) présentent les grandes armes de la famille de Basquiat-Mugriet, également visibles sur des verrières de Joseph Villiet à l'abbatiale de Saint-Sever. Le magistrat Paul François de Basquiat-Mugriet (1795-1854), maire de Saint-Sever de 1828 à 1830, possédait des propriétés à Saint-Étienne ainsi que l'église elle-même, qu'il céda à la commune en 1849. Sa femme, Marie Madeleine Désirée (dite Thérèse) Poydenot (1794-1862), offrit le maître-autel de la nouvelle église Saint-Pierre de Souprosse et fit, dès 1860, plusieurs dons d'objets mobiliers à la succursale de Saint-Étienne. Mme de Basquiat étant décédée sans postérité en décembre 1862, c'est probablement grâce à un legs de sa part que les deux verrières du chœur purent être posées au plus tôt en 1868.

La verrière 3 porte en guise d'armoiries un livre ouvert avec la devise "religion et travail" qui désigne pour donatrices les religieuses de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge, dont la maison à Saint-Étienne avait été fondée en 1851 par Paul de Basquiat et bâtie avec les matériaux de l'ancienne église Saint-Pierre de Souprosse (registre paroissial de Souprosse, 1851, monographie du curé Jean Dupouy, 1888).

La verrière 5 est timbrée aux armes de la famille d'Antin, possessionnée à Mugron et à Tartas. Plutôt que l'un des trois frères d'Antin (Louis Thomas, Bertrand Justin et Alexandre Félix), qui ne résidaient plus dans les Landes à cette époque, le donateur pourrait être leur sœur Blanche d'Antin-Domenger (1805-1899), bienfaitrice de l'église Saint-Laurent de Mugron, mais aussi de plusieurs autres lieux de culte voisins (Maylis, Buglose, Poyanne, Hauriet, Larbey). Les D'Antin et Paul de Basquiat cousinaient par leurs grands-mères nées de Batz d'Aurice.

Les armoiries visibles sur la verrière 6 ("D'or au chevron de gueules accompagné en chef de quatre étoiles mal ordonnées du même et en pointe d'un arbre de sinople terrassé du même et accosté à senestre d'un chien poursuivant un lièvre courant à dextre, tous deux de sable") n'ont pu être identifiées. Peut-être appartiennent-elles à l'une des familles alliées aux Basquiat-Mugriet.

Le carton du Saint Paul a été remployé par Gesta en figure entière à Beaupuy (Lot-et-Garonne) en 1873 et à Angeac-Champagne (Charente), en buste à Illats (Gironde), et par son fils Louis à Noth (Creuse) en 1895 et à Pouydesseaux (Landes) après 1904 (réf. IM40002375). Celui de la Sainte Madeleine a également resservi (en sens inverse) à l'autre fils de Gesta, Henri Louis Victor, à l'église de Lit-et-Mixe dans le canton de Castets (réf. IM40001125) et à l'église Sainte-Marie-Madeleine de Cognac en 1934.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1868, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Gesta Louis-Victor

Né Victor-Louis Fabre à Toulouse le 26 septembre 1828 et mort dans la même ville le 6 septembre 1894, fils naturel d'Antoinette Françoise Fabre, il prend après le mariage de sa mère en 1835 le nom de son beau-père Jean Pierre Gesta, fondeur de caractères. Peintre-verrier à Toulouse (rue du Faubourg-Arnaud-Bernard), où il fonda la manufacture familiale en 1852. Marié en premières noces, à Toulouse le 22 juin 1859, avec Joséphine Marie Naves (1838-1873), puis en secondes noces, à Toulouse le 25 avril 1875, à Marie Louise Deljougla (1847-1886), il eut cinq enfants du premier lit : Jeanne Marie Louise Philomène (1861), Gabriel Louis Henri Francois (1862-après 1910), Henri Louis Victor (1864-1938), Louis Jean Joseph Henri (1866-1938) et Jean Pierre Francois Antoine (1868-1868). Les trois fils survivants furent peintres-verriers.

, peintre-verrier (signature)
Personnalite : Basquiat-Mugriet Marie Madeleine Désirée Thérèse de

Marie Madeleine Désirée Thérèse Poydenot (Bayonne, 30 mars 1794 - Saint-Sever, 23 décembre 1862), fille du banquier bayonnais Barthélemy Poydenot (1758-1823) et de Pétronille Victoire Hirigoyen (1771-?), épousa au château de Prous à Montgaillard, le 13 janvier 1824, l'avocat Paul François de Basquiat-Mugriet (Saint-Sever, 14 octobre 1795 - id., 16 juillet 1854), dont elle eut deux fils morts au berceau. Son frère Barthélemy Théophile Poydenot (1805-1887), maire de Montgaillard de 1837 à 1838, possédait le château de Prous dans cette commune.

, donateur
Personnalite : Domenger d'Antin Marie Hypolite dite Blanche

Marie Hypolite, dite Blanche d'Antin (Mugron, 25 fructidor an XIII / 12 septembre 1805 - Mugron, 7 décembre 1899), fille aînée de Pierre Jean-de-Dieu d'Antin (Mugron, 8 mars 1770 - Mugron 22 novembre 1844), baron de Sauveterre (Hautes-Pyrénées), maire de Mugron, préfet des Basses-Pyrénées, et de Marie-Victoire de Castelnau (Mugron, 30 octobre 1768 - Mugron, 4 mars 1847) ; épouse à Mugron, le 12 novembre 1832, Bernard-Roch Domenger, conseiller général des Landes (1785-1865), dont elle n'eut pas d'enfant (elle adopta sa nièce Blanche d'Antin, épouse Moulas [1845-1932]). Bienfaitrice de l'église de Mugron et de nombreuses paroisses de la Chalosse et du Tursan.

, donateur
Personnalite : Théron de Ladevèze Jean Baptiste Charles Urbain Antonin

Jean Baptiste Charles Urbain Antonin (prénom usuel) Théron de Ladevèze, né à Bioule (Tarn-et-Garonne) le 25 mai 1832 et mort au presbytère de Saint-Étienne-d'Artiguebaude (Souprosse, Landes) le 30 mars 1883 ; fils de François Marie Charles Eugène Théron dit de Ladevèze (1800-1847) et de Charlotte Aimée Christine (1810-av. 1847). Ordonné prêtre, il fit toute sa carrière sacerdotale dans les Landes : sous-diacre le 8 mai 1859, ordonné prêtre le 2 juin 1860, professeur au collège de Dax, vicaire de Tartas en 1862-1864, il fut nommé desservant de la nouvelle paroisse de Saint-Étienne-d'Artiguebaude le 1er janvier 1865, passa en 1877 à celle de Saint-Louis d'Uza, puis à celle de Saint-Aubin de novembre 1881 à juin 1882, date à laquelle il retourna dans sa première paroisse de Saint-Étienne, où il mourut l'année suivante à l'âge de cinquante ans (AD Landes, 4 E 309/22-24). Il fit restaurer l'église de Saint-Étienne dans les années 1860 et offrit en 1881 deux châsses-reliquaires à son église d'Uza (réf. IM40001215).

, donateur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Toutes les verrières sont des baies libres en plein cintre. Baie 1 et 2 : verres teints dans la masse (vêtements) ou peints (visages et membres), fonds en faux damas imprimés. Baies 3 à 6 : grisailles avec cages à mouches.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Souprosse

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Saint-Étienne

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